Cohérence cardiaque

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Courbes de variabilité cardiaque avec ou sans cohérence. Ces courbes de principe s’appuient sur la réalité et montrent comment varie la fréquence cardiaque dans 2 situations. La 1ère correspond à un cas de respiration naturelle : la fréquence cardiaque varie alors bien plus qu’on ne le croit souvent. Dans le 2è cas, la fréquence cardiaque est plus régulière, elle est synchronisée avec la respiration  : accélération pendant l'inspiration et ralentissement pendant l’expiration.La synchronisation est maximale -résonance- vers 0.1 Hz (1 respiration toutes les 10 s) et concerne aussi les variations de la pression sanguine[1],[2],[3]. Il s’agit d’un état appelé « cohérence cardiaque ».

La cohérence cardiaque (ou résonance cardiaque) se définit comme un phénomène de balancier physiologique issu de la synchronisation de l'activité des systèmes nerveux sympathique et parasympathique. Ce concept a été développé aux États-Unis dans les années 1995[4].

La cohérence cardiaque est considérée comme une pseudoscience par les septiques rationnels, son efficacité n'étant toujours pas validée scientifiquement.

Histoire de la cohérence cardiaque[modifier | modifier le code]

Il est historiquement connu que la respiration lente volontaire (par exemple dans le yoga depuis plus de 2000 ans) peut aider à réguler l'homéostasie. Au milieu du XXe siècle, les pratiques respiratoires ont commencé à se répandre en occident lorsque des publications scientifiques internationales ont étayé le fait que la respiration lente avait des effets bénéfiques sur la santé mentale[2].

Définition du concept[modifier | modifier le code]

On sait aujourd’hui que la fréquence cardiaque fluctue de manière permanente. Cette variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) est un bon indicateur de la capacité du cœur à faire varier son rythme en fonction des sollicitations internes ou externes. La VFC est régulée par le système nerveux autonome (SNA) divisé en deux composantes antagonistes, le système nerveux orthosympathique appelé par simplification « sympathique » (action accélératrice) et le système nerveux parasympathique (action de frein)[2]. À cette régulation s’ajoute une dépendance à un circuit complexe composé de plusieurs régions cérébrales, corticales et limbiques. La synchronisation des systèmes sympathique et parasympathique génère un phénomène de « balancier physiologique » appelé cohérence cardiaque[4].

Le nerf vague (parasympathique) fait diminuer la fréquence (ou rythme) cardiaque. Le système nerveux sympathique augmente la fréquence cardiaque et la force des contractions.
Action du système nerveux autonome sur le rythme cardiaque[5].

En modifiant le rythme cardiaque notamment au moyen de la respiration qui est sous le contrôle volontaire, on influencerait le fonctionnement du cerveau qui a son tour modifierait potentiellement notre état émotionnel[4].

Critiques[modifier | modifier le code]

En 2017, une méta-analyse concluait que l'entraînement à la cohérence cardiaque avec biofeedback (souvent appelé (biofeedback VLC par les chercheurs) « est associé à une forte réduction du stress et de l'anxiété auto-déclarés. Bien que d'autres études bien contrôlées soient nécessaires, cette intervention offre une approche prometteuse pour le traitement du stress et de l'anxiété avec des dispositifs portables. »[6].

En 2019, un article de l'Association française pour l'information scientifique place la cohérence cardiaque parmi les pratiques non conventionnelles et pseudo-scientifiques[7].

En 2023, dans la revue Sciences et Avenir, un premier article indique que la cohérence cardiaque est « une des pratiques les plus utilisées pour réguler ses émotions » en période de stress[8], tandis que, pour un autre article, c'est une technique qui « questionne sur sa réelle efficacité »[9]. Cette même année, il est à nouveau indiqué que la cohérence cardiaque n'aurait pas plus d'efficacité qu'un placebo[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rollin McCraty et Maria A. Zayas, « Cardiac coherence, self-regulation, autonomic stability, and psychosocial well-being », Frontiers in Psychology, vol. 5,‎ (ISSN 1664-1078, DOI 10.3389/fpsyg.2014.01090, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c (en) Caroline Sevoz-Couche et Sylvain Laborde, « Heart rate variability and slow-paced breathing: when coherence meets resonance », Neuroscience and Biobehavioral Reviews, vol. 135,‎ , p. 104576 (DOI 10.1016/j.neubiorev.2022.104576, lire en ligne, consulté le )
  3. Patrice BURNEL, « La cohérence cardiaque au service de la récupération », sur Val de Marne (consulté le )
  4. a b et c (en) S. Dolfus, « La cohérence cardiaque : définition, intérêts et applications en psychiatrie », European Psychiatry, vol. 28, no S2,‎ , p. 13–13 (ISSN 0924-9338 et 1778-3585, DOI 10.1016/j.eurpsy.2013.09.031, lire en ligne, consulté le )
  5. Serena Aguirre, « Intérêt de la pratique de la respiration en cohérence cardiaque dans le traitement de l’anxiété et des troubles anxieux : revue de la littérature », Hal,‎ , p. 31 (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) V. C. Goessl et al., « The effect of heart rate variability biofeedback training on stress and anxiety: a meta-analysis », Psychological Medicine, vol. 47, no 15,‎ , p. 2578-2586 (DOI 10.1017/S0033291717001003, lire en ligne [PDF])
  7. Kévin Moris, « La promotion des pseudo-médecines par le ministère des Armées », sur afis.org, (consulté le )
  8. Florine Cauchie, « Comment réguler son rythme cardiaque ? », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
  9. Mélanie Escoffier, « La cohérence cardiaque est-elle vraiment efficace ? », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
  10. (en-US) Eric W. Dolan, « Breathwork study: Largest controlled trial to date finds no psychological benefits beyond placebo effect », sur PsyPost - Psychology News, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]